Jemappes et sa cavalcade
Remontant à 1862, la Cavalcade de Jemappes est une des fêtes populaires les plus anciennes de l’entité montoise. Ce moment de patrimoine fédérateur anime les rues et rassemble les citoyens autour des Gilles et du géant Dominique depuis plus de 150 ans.
Mais cette fête ne serait pas ce qu’elle est sans ses nombreux acteurs, spectateurs et musiciens dont Laurence Vray a tout en sensibilité saisi les portraits pour en faire le tout premier hommage de ce type rendu à cette manifestation. En s’intégrant dans la communauté, la photographe a capturé des fragments de réalité si précieux tout au long de l’évènement.
L’objectif, en plus d’archiver et documenter un état actuel de la Cavalcade, consiste aussi à capter des moments d’émotions, traces d’une mémoire collective tangible et transmissible au-delà de nous et des frontières de la commune. En plus de la centaine de photos, l’exposition comprend aussi des objets et des documents historiques relatifs à la Cavalcade.
Se distinguant par une grande humanité à travers ses photographies, Laurence Vray aborde toujours ses sujets avec une profonde bienveillance, privilégiant plutôt les moments d’intimité, de complicité et d’échange.
Par Charles de Munck de la RTBF
Préparation Pendant des jours, mes pas battent le sol de Jemappes Préparation des chars, habillage des géants, répétitions, rencontre avec les magiciens de la fête Je traque les traces d’un passage en ces endroits, sur cette terre
Soumonces Jours de retrouvailles, jours de fête Les sociétés chantent à l’unisson Elles tournent de café en café ramons en main, frappant la terre de leurs sabots de bois Des mains unies pour créer un peu de magie
Les mains Les mains nouent les nœuds des vêtements, ajustent la chemise, maquillent un visage Les mains poncent, colorent, cousent Les mains réparent l’usure du temps Les mains reliées aux êtres, hommes et femmes, unis autour du folklore
Jour de fête La musique se répand comme une onde dans les rues de Jemappes et fait vibrer les corps et les cœurs 4h30 : avant le lever du soleil, mais déjà accompagnée par les oiseaux, je me dirige vers la maison de Fabrice. Les femmes de Gilles sont essentielles, elle préparent, elles accueillent, elles ajustent, elles sont les maîtresses discrètes de la cérémonie. Le soleil suit sa course à 6h nous sommes entourés de 10 gilles. À 7h ils sont 20, puis les différents groupes se rejoignent et se rassemblent devant le grand salon. Ils sont une centaine, tambours à l’unisson.
Spectateurs Tout au long de la fête : capter, capter, capter L’œil ouvert sur tout, dans la multitude des choses et des êtres, cherchant un regard, un geste, une attitude au milieu du tumulte