Variations
Une résidence.
Un jardin.
Des herbes hautes.
La technique du collodion, avec sa contrainte de temps et de précision, impose de saisir l’instant dans sa fugacité, de travailler dans un périmètre restreint, là où les plaques se révèlent et où leur force poétique émerge. C’est une invitation à se balader, à observer, à capter l’énergie du lieu. À déceler la poésie dans un espace limité.
Porter le regard sur ce qui nous entoure, sans rechercher l’exceptionnel, mais en quête de beauté, de poésie dans l’ordinaire. Saisir la présence des herbes, du vent qui frôle les fleurs. En poésie, comme en amour, magnifier le détail, la nuance. Ressentir l’étreinte du monde. Deviner son mystère. Une feuille, une branche, un bourgeon, un imperceptible frémissement.
Poser la caméra à même le sol. Y insérer le châssis. Ouvrir l’obturateur.
Provoquer la réaction, pour qu’un autre corps apparaisse : un corps photographique.
Compter jusque 20.
1.
2.
3.
...
Fermer. Développer à la lumière rouge du laboratoire et observer ce qui s’y dévoile ; le hasard d’un mouvement, le souffle léger qui anime les herbes sauvages.
Toutes les images sont marquées de ce corps à corps.
S'en émerveiller.